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J-53 : le débrief du coach : le 1er week-end choc

Mon entraineur, Paul Sardain, rédige régulièrement des comptes rendus des séances particulières, voire, des semaines d’entraînements pour les autres membres de le #TeamAgrippa … pourquoi ne pas t’en faire profiter aussi ?


Chère Lucile, Messieurs,

Afin de clôturer cet épisode de séances en sur-distance voici mon retour sur la sortie d’hier:

  • Après une journée de repos bien méritée, la mise en marche coach et athlète a été un peu lente. Rien de plus normal puisque les deux journées avaient été bien remplies.

Comme vous le savez, la séance en elle-même n’est que la partie visible de l’Iceberg : météo maussade (7°C) et pluie + vent jusqu’au km 40. Parcours plat comme prévu, mais avec un point de départ différent. La manipulation du pied de Ermanno par le kiné, lundi, a porté ses fruits puisque les douleurs étaient vraiment devenues supportables. Donc en voie d’amélioration.

Le roadbook était fixé. À Ermanno de tenir les allures. Un calme s’était installé, il y avait peu d’échanges entre Mano et moi. Le temps de se remettre dans le rythme.

Tout se passait bien jusqu’au km 40.

J’apprends alors de la part de Ermanno qu’il avait faim depuis le KILOMETRE 5 !

Oui, je dis bien CINQ.

Alors que nous avions fait, déjà, des pauses ravitaillements avant.

À noter que nous avions préparé le ravi avant de partir. Je croisais les doigts pour le reste de la journée.

Par chance, la météo s’est améliorée. Jusqu’au km 50, tout se passait encore bien. La fatigue étant présente. Rien de plus normal après les efforts des derniers jours. Mais l’accélération du dimanche en fin de séance allait se payer cher. La faim s’installant, il a été plus ou moins facile à la pallier et les ravitos pris étaient trop justes. Mano refusant d’aller se réapprovisionner. Bien évidemment, la machine à court de carburant, Ermanno a dû ralentir et le moral avait pris un bon coup. Mano a mis ses écouteurs, donc, pour moi : signe qu’on arrête de se parler. Je lui tendais la gourde pour boire et c’était tout.

Après un arrêt, j’ai donc décidé de reprendre les rênes en jouant la carte motivation, donnant à Ermanno des points de repères visuels à courte distance afin de voir le paysage passer plus vite, car l’allure diminuait et sa tête baissait de plus en plus. Il devait aussi se concentrer à essayer de garder une certaine allure. Je m’occupais du reste en l’encourageant. Je faisais bien entendu abstraction de tout reproche quant à l’apport énergétique qui a manqué.

Quelques arrêts pour boire et manger le reste du ravitaillement.

Les 10 derniers kilomètres ont été courus dans la souffrance (mais quel sportif ne connait pas cette difficulté pour atteindre de tels objectifs ?).

Nous arrivons enfin au presque dernier Kilomètre. Je demande à Ermanno de s’arrêter et de m’écouter. Il doit courir jusqu’à la voiture à l’allure prévue 5’30″/Km (5’35 ok, 5’40 aussi ok, 5’25 ça passe, mais pas plus vite !) et de ne penser à rien d’autre (ni émotions, ni douleurs, etc, ..). Il est parti comme une flèche, il avait mis ses écouteurs malgré plusieurs signes qu’il allait trop vite. Il a réussi à terminer sur une bonne note.

Pour résumer : séance réussite, car elle a démontré les points d’amélioration. À noter que musculairement tout s’est bien passé malgré un durcissement des muscles dû au manque d’alimentation et des fibres ayant bien souffert.

À la question : « cette séance était-elle vraiment nécessaire ? », je réponds : NON.

À la question : « cette séance s’est-elle avérée nécessaire?« , je réponds : OUI !

Je savais que cette 3ème sortie allait démontrer que Ermanno pouvait faire face aux problèmes rencontrés. J’aurais été très étonné que Ermanno me dise que la séance avait été trop facile. 60 km + 2 x 65 km, ça laisse des traces, même au meilleur des sportifs (sauf SUPERMAN, HULK et les autres …). Il faut aussi apprendre à accepter que chaque jour apporte son lot de fatigue. Nous ne sommes pas des robots.

Mais il doit revoir ses besoins en apport énergétique qui pour moi ne sont pas encore bien définis en terme d’alimentation au quotidien et pendant les longues séances de course à pied.

Et en revenant sur la discussion avec Marc Moueza (NDLR : mon préparateur mental) de lundi après-midi, le fait d’avoir accéléré dimanche en fin de séance peut avoir eu une incidence sur la fin de séance d’hier. Donc : respect des allures.

Maintenant place à la récup. Mano est enrhumé. Il fera pause aujourd’hui et certainement demain.

Je vous souhaite une bonne journée.

Bien entendu, un grand merci à toutes te tous pour votre soutien.

Paul Sardain


Pour ma part, je retiens de ces 4 derniers jours, incluant 1 jour de pause et 195 km parcourus, beaucoup d’apprentissages.

Tout d’abord : j’ai été capable d’aller au bout de ce bloc. De ce weekend choc. Même si un refroidissement m’a rattrapé et certainement était-il déjà latent, je suis heureux d’être arrivé au bout, sans trop d’encombre.

Par ailleurs, comme l’a souligné le coach, j’ai appris que « taper dedans » sur la 2ème partie du jour 2 (toutes proportions gardées quand même, puisque j’ai parcouru les 30 derniers plus à 5’15 que 5’30, donc toujours en endurance, mais pas non plus en survitesse !) alors qu’il y avait un 3ème jour à envisager, ce n’était pas une bonne idée … mais si c’était à refaire, je le referai, puisque la sensation d’être à une allure agréable et à laquelle « mes jambes se sont mises toutes seules » m’a suffit à m’en satisfaire.

Enfin, j’en tire comme ultime enseignement que, autant les quantité, mais aussi le contenu des ravitaillements du 3ème jour, n’étaient pas à la hauteur. Ces derniers temps, je ressens plus le besoin de m’alimenter via la filière lipidique que la filière glucidique et j’ai cédé aux recommandations et aux sirènes qui me conseillaient de prendre du sucre (fruits secs et barres de céréales) et je n’avais pas pris assez de quantité de nourriture. J’apprends ! Mais je me rassure en remettant le défi dans son contexte : chaque jour, Paul se chargera de l’assistance et des ravitaillements chaque 10-15 km et nous observerons une vraie pause déjeuner le midi. Ce ne sera pas une sortie non-stop, en autosuffisance, de 60 km, chaque jour, pendant 30 jours !

De quoi garder confiance et garder la banane (euh non, les lipides on a dit !!!).

Je vous donne RDV très prochainement pour d’autres partages, en attendant, je vous laisse avec quelques stats de nöliö !

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